Newsletter n°14 - Nov./Déc. 2025 - Fatigue compassionnelle : comprendre, reconnaître, transformer
Vous sentez parfois que votre empathie s’épuise ?
Qu’à force d’écouter, d’aider, de soutenir, quelque chose en vous s’amenuise doucement ?
Cette impression de vide intérieur, de fatigue sans cause évidente, n’est pas une faiblesse : c’est souvent le signe d’une fatigue compassionnelle.
Ce phénomène, encore méconnu, touche toutes celles et ceux qui vivent au contact de la souffrance d’autrui — soignants, travailleurs sociaux, aidants familiaux, enseignants, bénévoles. Il ne traduit pas un manque de cœur, mais au contraire, l’usure d’un cœur trop ouvert trop longtemps.
Comprendre la fatigue compassionnelle, c’est reconnaître que la compassion n’est pas une ressource inépuisable : elle a besoin d’être entretenue, soutenue, régénérée.
Dans cette newsletter, je vous propose d’explorer ce qu’elle est, comment elle se manifeste, et surtout comment nous pouvons transformer l’épuisement en présence vivante, grâce à des approches de recentrage comme l’hypnose, l’EFT et la PNO.
Des contextes multiples et leurs impacts
La fatigue compassionnelle ne concerne pas uniquement les soignants : elle peut toucher toute personne dont le quotidien est traversé par la souffrance des autres.
• Chez les professionnels de santé, l’exposition répétée à la douleur physique et psychique des patients peut entraîner une perte d’empathie, une impression de « fonctionner en pilote automatique et parfois un désengagement émotionnel. À long terme, cela peut mener à des erreurs, à une baisse de qualité des soins et à un risque accru de burn-out.
• Chez les travailleurs sociaux, confrontés à des récits de violence, de précarité ou de détresse familiale, la fatigue compassionnelle se traduit souvent par un sentiment d’impuissance. Elle peut provoquer une usure morale, une perte de motivation et une difficulté à maintenir la juste distance professionnelle.
• Chez les aidants familiaux, le fait de porter quotidiennement la charge émotionnelle et physique d’un proche malade ou âgé engendre une fatigue profonde. Les conséquences sont parfois une culpabilité persistante (« je n’en fais jamais assez »), un isolement social et une altération de la santé physique et psychique de l’aidant lui-même.
• Chez les enseignants et éducateurs spécialisés, témoins des difficultés scolaires et émotionnelles des enfants, la fatigue compassionnelle peut se manifester par une perte de patience, une diminution de la créativité pédagogique et un sentiment d’épuisement face à des situations qui semblent sans issue.
• Chez les intervenants d’urgence et bénévoles humanitaires, exposés aux traumatismes collectifs (accidents, catastrophes, guerres), elle se traduit par des images intrusives, une hypervigilance et parfois des symptômes proches du stress post-traumatique. Les conséquences peuvent être graves : désengagement, abandon de mission ou détérioration de la santé mentale.
En résumé, dans chacun de ces contextes, la fatigue compassionnelle agit comme une érosion silencieuse : elle grignote l’énergie, la motivation et la capacité à rester pleinement présent.
Ce que disent les études et les ouvrages
La recherche confirme depuis longtemps la réalité de ce phénomène.
Dès les années 1980, les premières études sur le stress vicariant apparaissent. En 1995, le psychologue américain Charles FIGLEY popularise le terme compassion fatigue. Dans les années 2000, le concept s’élargit aux aidants familiaux, aux enseignants et aux travailleurs sociaux. Plus récemment, la pandémie de COVID-19 a mis en lumière la fatigue compassionnelle dans les professions de santé, avec une recrudescence d’études et d’articles sur le sujet.
• La Revue médicale suisse (2021) la décrit comme une conséquence inévitable des crises sanitaires.
• Des travaux en Haute École de Santé (2023) montrent l’impact des facteurs institutionnels sur les infirmiers.
• Ari GOUNONGBE – Fatigue de la compassion (PUF, 2014) explore la fatigue compassionnelle dans les contextes de « clinique de l’extrême ».
• Philippe ZAWIEJA – Dictionnaire des risques psychosociaux (Le Seuil, 2014) propose une définition claire et structurée du concept.
• Charles FIGLEY– Compassion Fatigue (1995) reste l’ouvrage fondateur, reliant le phénomène au stress traumatique secondaire.
• Des publications plus récentes (Ines MAGTOUF, In’Crea Conseil) vulgarisent et actualisent le sujet pour les aidants d’aujourd’hui.
Ces références montrent que la fatigue compassionnelle est un phénomène reconnu, étudié et documenté depuis longtemps, mais qui prend une ampleur croissante dans nos sociétés actuelles.
Si la recherche met en évidence les causes et les effets de la fatigue compassionnelle, les approches psycho corporelles ouvrent la voie à une régénération en profondeur.
Comprendre la fatigue compassionnelle est une étape ; apprendre à s’en protéger et à s’en régénérer en est une autre.
Hypnose, EFT et PNO : Des ressources complémentaires
Face à cette usure émotionnelle, plusieurs approches peuvent aider les aidants à se régénérer et à retrouver un équilibre intérieur.
Ces pratiques ne remplacent pas un accompagnement psychologique ou médical lorsqu’il est nécessaire, mais elles peuvent constituer un soutien précieux pour relâcher la pression et restaurer l’énergie émotionnelle.
- L’hypnose favorise un relâchement profond et permet d’accéder à des états de conscience où l’esprit peut se ressourcer. Elle aide à transformer les émotions saturées en images apaisantes, à redonner du sens à son rôle et à raviver la bienveillance envers soi-même.
- L’EFT (Emotional Freedom Techniques) combine la stimulation de points d’acupression et la verbalisation consciente. Cette approche douce aide à libérer les tensions émotionnelles accumulées et à retrouver une sensation de légèreté et de sécurité intérieure.
- La Programmation Neuro Oculaire (PNO), développée par Evrard Beauroy Eustache, utilise les mouvements des yeux comme porte d’accès au système nerveux. En guidant le regard, on active des circuits neuronaux liés aux émotions et aux souvenirs, ce qui facilite la libération des blocages et l’émergence de nouvelles ressources.
Ces outils psycho corporels ne sont pas des solutions miracles, mais des voies de rééquilibrage : ils rappellent que prendre soin de soi passe aussi par le corps, le souffle et l’imaginaire.
Exemple de rituel de ressourcement
Voici une proposition simple, à pratiquer dans un moment calme, pour relâcher les tensions émotionnelles et retrouver un peu d’espace intérieur.
Ce type de pratique ne remplace pas un suivi thérapeutique, mais peut constituer un soutien complémentaire pour se recentrer au quotidien.
"Fermez doucement les yeux.
Imaginez une rivière qui coule lentement devant vous. À chaque inspiration, laissez venir un sentiment de légèreté. À chaque expiration, déposez symboliquement un fardeau sur l’eau. Observez le courant l’emporter, sans effort, sans résistance".
Lorsque le calme s’installe, vous pouvez pratiquer un court protocole EFT, en tapotant les points clés tout en répétant :
« Même si je me sens épuisé(e) par la souffrance des autres, je m’accepte profondément et complètement. »
Pour prolonger cet apaisement, un bref exercice de PNO peut être ajouté : "déplacez lentement le regard vers le haut à gauche pour activer la mémoire visuelle, puis vers le bas à droite pour relâcher les sensations corporelles.
Laissez venir une image intérieure qui symbolise le ressourcement – un lieu, une lumière, une présence bienveillante – et prenez quelques respirations pour l’ancrer.
Terminez en ouvrant les yeux doucement, en ressentant la solidité du sol sous vos pieds", comme un rappel : La présence à soi est déjà une forme de soin.
La sagesse de Michelle Obama
Michelle Obama l’a exprimé avec force :
« Nous devons prendre soin de nous-mêmes d'abord, afin de pouvoir prendre soin des autres. »
Cette pensée résonne directement avec la réalité des aidants. L’auto soin n’est pas un luxe, mais une condition pour que la compassion reste vivante et durable.
Trois gestes quotidiens pour prévenir la fatigue compassionnelle
• Respirer consciemment quelques minutes pour apaiser le système nerveux.
• Créer un rituel de pause – une marche, un thé, un moment de silence – chaque jour.
• Visualiser un refuge intérieur, ou pratiquer un bref protocole EFT ou PNO pour libérer les tensions.
En conclusion
La compassion est une lumière précieuse : elle éclaire, réchauffe et relie. Mais comme toute flamme, elle a besoin d’être nourrie et protégée.
Les approches comme l’hypnose, l’EFT ou la PNO peuvent offrir des espaces de ressourcement, de respiration et de recentrage — des moments où l’aidant reprend contact avec lui-même pour mieux continuer à être présent aux autres.
Prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est un acte de fidélité à la vocation d’aider.
La première étape pour transformer cette fatigue est d’oser demander du soutien : cliquez ci‑dessous pour réserver votre rendez‑vous.
