Newsletter n°12– Mai/Juin 2025 – Hypnose et Naturopathie du Val de l’Eyre
L’hypnose au service de la santé : soulagement et soutien face au cancer et aux douleurs chroniques
Dans un monde médical de plus en plus ouvert aux approches complémentaires, l’hypnose thérapeutique s’impose comme un allié précieux, notamment dans l’accompagnement des maladies lourdes comme le cancer, ou des douleurs chroniques. Si elle ne prétend pas guérir, l’hypnose peut considérablement améliorer la qualité de vie, réduire les symptômes, et restaurer un sentiment de contrôle chez les patients.
L’hypnose : une porte d’accès à nos ressources internes
Loin des clichés de l’hypnose de spectacle, l’hypnose thérapeutique est un état modifié de conscience naturel, entre veille et sommeil, où l’attention est focalisée et l’esprit devient plus réceptif aux suggestions positives. Elle est utilisée depuis des décennies dans le domaine médical pour la gestion de la douleur, de l’anxiété, des effets secondaires des traitements, ou encore pour favoriser l’adhésion thérapeutique.
"L’hypnose permet de mobiliser des ressources internes que l’on ne soupçonne pas, et qui peuvent changer profondément l’expérience de la maladie."
— Dr Jean-Marc Benhaiem, médecin hypnothérapeute à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris)
L’hypnose dans l’accompagnement du cancer
Réduire les effets secondaires des traitements
Chimiothérapie, radiothérapie, interventions chirurgicales : les traitements contre le cancer sont souvent très lourds, tant physiquement que psychologiquement. L’hypnose, en complément des soins classiques, permet de réduire :
- Les nausées et vomissements
- L’anxiété liée aux examens ou traitements
- Les douleurs post-opératoires
- L’insomnie et la fatigue chronique
Des études cliniques confirment ces bénéfices. Par exemple, une étude publiée dans la revue The Lancet Oncology en 2015 a montré que l’hypnose pratiquée avant une chirurgie mammaire permettait de diminuer les douleurs post-opératoires, les nausées et même le temps d’hospitalisation.
Retrouver une forme de contrôle et d’apaisement
Le cancer est souvent vécu comme une perte de contrôle. L’hypnose permet au patient de reprendre une forme de pouvoir sur son vécu, en l’aidant à se reconnecter à des sensations de sécurité, de calme, ou à des images ressources positives.
"L’hypnose n’agit pas sur la maladie elle-même, mais sur l’expérience que le patient en a. Et cela change tout."
— Dr Alain Toledano, cancérologue, Institut Rafael (Boulogne-Billancourt)


Un rôle majeur dans la gestion des douleurs chroniques
Migraines, fibromyalgie, douleurs neuropathiques, lombalgies : dans ces pathologies souvent mal soulagées par les traitements classiques, l’hypnose peut jouer un rôle de premier plan.
L’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a publié en 2015 une expertise collective sur l’efficacité de l’hypnose dans la prise en charge de la douleur, concluant à une efficacité démontrée, notamment dans les douleurs aiguës (opérations, accouchement, soins dentaires), mais aussi dans les douleurs chroniques.
Un soulagement mesurable
L’hypnose agit à plusieurs niveaux :
- Diminution de la perception de la douleur
- Réduction de l’anxiété qui aggrave la douleur
- Changement de la relation au corps
- Amélioration du sommeil et de la qualité de vie
"Grâce à l’hypnose, les patients souffrant de douleurs chroniques trouvent des outils pour vivre mieux, même quand la douleur ne disparaît pas totalement."
— Dr Marie-Elisabeth Faymonville, médecin anesthésiste, pionnière de l’hypnosédation en Belgique
Ce que disent les études et les hôpitaux français
Voici quelques données clés et exemples concrets issus du terrain médical :
- À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, une unité d’hypnose médicale propose des accompagnements aux patients atteints de cancer ou souffrant de douleurs chroniques, avec des résultats encourageants sur la réduction de l’anxiété et de la douleur.
- Le CHU de Lille propose depuis plusieurs années des consultations d’hypnose dans les services de médecine de la douleur.
- L’Institut Curie à Paris utilise également l’hypnose dans certains protocoles de soins de support en oncologie.
Rapport de l'INSERM (2015) – Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose
Dans son rapport de 2015, l'INSERM souligne que l'hypnose recouvre un ensemble de pratiques sensiblement différentes : hypnosédation (à visée sédative, utilisée en anesthésie), hypnoanalgésie (contre la douleur) et hypnothérapie (à visée psychothérapeutique). Les résultats issus de ces études ont permis d’objectiver des modifications du fonctionnement cérébral en lien avec la transe hypnotique, mais ils ne permettent pas encore d’expliquer complètement le phénomène. Il existe néanmoins suffisamment d’éléments pour pouvoir affirmer que l’hypnose a un intérêt thérapeutique potentiel, en particulier en anesthésie per-opératoire ou dans la colopathie fonctionnelle (colon irritable).
Publications récentes de l'INSERM
- Magazine INSERM n°54 (septembre 2022) : Ce numéro comprend un dossier intitulé "Conscience : la moduler pour mieux soigner", qui explore des approches telles que l'hypnose, la méditation et l'EMDR pour soulager la douleur et l'anxiété. Le magazine souligne que ces techniques, autrefois considérées comme ésotériques, sont désormais intégrées dans les pratiques hospitalières et font l'objet de recherches scientifiques approfondies.
- Webconférence INSERM (janvier 2023) : Une webconférence intitulée "Méditation, hypnose... se soigner par la conscience" a été organisée par l'INSERM, mettant en lumière l'intégration croissante de l'hypnose dans le traitement de la douleur et en oncologie. Des experts tels que Marie-Elisabeth Faymonville, pionnière de l'hypnose médicale en Europe, ont partagé leurs expériences et les avancées dans ce domaine.
Étude sur l'hypnose et la douleur neuropathique chez les patients atteints de cancer
Une étude intitulée « Intérêt d’un message hypnotique pour réduire la douleur et l’anxiété des patients » publiée en 2021 dans le Bulletin Infirmier du Cancer a évalué l'impact de l'utilisation d'un enregistrement d'hypnose standardisé pendant l'application d'un patch de capsaïcine chez des patients atteints de cancer souffrant de douleurs neuropathiques. Les résultats ont montré que l'écoute d'un message hypnotique standardisé pendant l'application du patch a permis de réduire significativement l'anxiété. Ces résultats indiquent que l'utilisation d'un message hypnotique peut réduire l'inconfort lié à l'application du patch de capsaïcine.
Méta-analyse sur l'efficacité de l'hypnose dans le traitement des douleurs chroniques
Une méta-analyse portant sur l'efficacité de l'hypnose dans le traitement des douleurs chroniques, a été publiée en 2022 par Langlois. Elle a inclus neuf études totalisant 530 patients souffrant de diverses douleurs chroniques, telles que l'arthrite, le cancer, les dorsalgies, la drépanocytose, les douleurs temporo-mandibulaires et la fibromyalgie. Les résultats ont montré une diminution modérée mais significative de l'intensité de la douleur grâce à l'hypnose, à condition qu'au moins huit séances soient pratiquées.
L’INSERM recommande de l’utiliser pour améliorer le confort du patient, tout en diminuant les coûts de la santé pour la collectivité. L’autohypnose, définie comme « l’auto-induction d’une transe hypnotique en vue de la réalisation d’un objectif déterminé », est particulièrement utile dans les douleurs chroniques, permettant au patient d’induire lui-même la transe.



Des résultats, mais aussi une relation humaine restaurée
L’hypnose ne se résume pas à une technique : c’est un temps de présence, d’écoute, et de soin. Elle redonne une place active au patient dans son processus de guérison, en l’impliquant dans une dynamique de mieux-être. C’est cette approche globale, profondément humaine, qui en fait un outil précieux dans le contexte des maladies graves ou persistantes.
Quelques précautions
- La confiance entre patient et praticien est un facteur clé de réussite.
- L’hypnose ne remplace jamais un traitement médical. Elle est une approche complémentaire.
- Il est essentiel de consulter un praticien formé et reconnu, notamment pour les cas complexes.